Pourquoi faut-il lire... Vivre pour la raconter

Attiré par le titre, moi qui ai du mal à vivre ma vie, me voilà entrainé, virevoltant. Envoyant balader une page après l’autre pour grandir aux cotés de celui qu’on surnomme Gabito, on voit devenir lentement, mais dans une cohérence remarquable, celui qu’on nous raconte. Gabriel García Márquez signe ici une merveille d’autobiographie. Sans omettre aucun détail, il nous en convainc, l’auteur colombien nous fait revivre les balbutiements de sa vie. De la ferme de ses grands-parents à ses premiers souvenirs d’écrivains, on se balade dans les forêts colorées et enivrantes de la sierra colombienne. De Bogota à Barranquilla, en passant par Medellin, nous voilà au cœur de la création. Après quelques dizaines de pages sur ses pérégrinations enfantines, ses lubies d’adolescent, ses rêves de jeune adulte, le voilà décider : il sera écrivain ! Le voilà montant la garde devant les plus grands quotidiens colombiens, s’essayant à tous les styles, se gargarisant presque d’une nouvelle réussie. Saisissant sa plume, nous montrant l’échauffement, nous expliquant les rencontres, les muses toujours plus muses, il peint, comme il en a l’habitude maintenant, le portrait de ce qu’il est. Empreint d’humilité, sachant d’où il vient, mais surtout, ce qu’il a toujours voulu, nous voilà en présence d’un écrivain qui a vécu sa vie pour la raconter. Le geste est maintenant sur, il peut signer. Gabito, pour vous servir.

Vivre pour la raconter, Gabriel García Márquez (Le Livre de poche)

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