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Pourquoi faut-il lire... Martin Eden

  • Manon Berriche
  • 16 janv. 2017
  • 3 min de lecture

J’ai toujours été fascinée par les génies ; leur destin hors du commun me captive et m’impressionne.


Martin Eden, personnage éponyme du roman de Jack London, est l’un de ces génies ; l’un de ces êtres exceptionnels, éblouissant par sa fulgurance et son intransigeance.


Issu de la classe populaire de San Francisco, Martin Eden est un jeune matelot qui vit d’aventures et de voyages. Quand il rencontre Ruth Morse, jeune étudiante à Berkeley, c’est le coup de foudre. Il est tout de suite conquit par sa beauté radieuse et sa brillante éducation. Il aimerait être à sa hauteur pour lui faire la cour ; il aimerait être moins fruste, plus raffiné, plus cultivé pour conquérir son amour.


Il décide alors de s’instruire ; la jeune fille lui sert de mentor. Mais le jeune homme apprend mieux seul : c’est un autodidacte. Il lit de tout - Huxley, Marx, Hegel, Spencer, Darwin – et l’absorbe en un rien de temps. Il est avide de savoir. Il a soif d’absolu.


Son aisance étourdissante donne le vertige au lecteur. Ainsi emportée dans son rythme frénétique d’apprentissage, il m’était impossible de lâcher le roman. Les pages défilaient les unes après les autres, pendant que Martin Eden s’élevait vers l’infini comme une étoile filante.


Seulement, voilà, Ruth et sa famille bourgeoise ne sont pas aussi exaltées par le génie du jeune homme. A quoi bon essayer de devenir écrivain, quand on n’a jamais étudié la littérature, ni même l’orthographe ou la grammaire ? A quoi bon s’acharner à l’écriture, quand les premières tentatives sont refusées, quand les premiers essais ne paient pas ?


Charmée et attirée par Martin, Ruth reconnaît ses capacités intellectuelles mais pas son talent littéraire. Elle voudrait le mettre sur le droit chemin, le convaincre de chercher un métier plus sûr, plus digne que celui d’écrivain. Mais la grande force de Martin Eden est d’être sans concession. Il déteste les faux-semblants ; et pour rien au monde, il ne pourrait faire semblant :


« Si je n’aime pas une chose, je ne l’aime pas, voilà tout ; et rien au monde ne me fera l’aimer, parce que la grande majorité de mes contemporains l’aime, ou fait semblant de l’aimer. Mes goûts et mes aversions ne suivent pas la mode. »


Persévérant, il n’abandonne donc pas son rêve de devenir écrivain. Mais il prend peu à peu conscience de l’hypocrisie des milieux bourgeois et littéraires - milieux qu’il idéalisait au début…


Pourquoi certains de ses textes, préalablement refusés, sont désormais acceptés par des maisons d’édition ? Pourquoi Ruth revient vers lui et le soutient désormais dans ses projets littéraires ? Simplement parce qu’il connaît une certaine notoriété et un certain succès financier…


« Cette audace, pourquoi ne l’avez-vous pas eue plus tôt, demanda-t-il, quand je n’avais pas d’emploi, quand je crevais de faim, quand j’étais le même qu’en ce moment, le même homme, le même artiste, le même Martin Eden ? »


Doté d’une lucidité aiguë doublée d’un enthousiasme naïf, Martin Eden est un idéaliste qui tombe dans la désillusion. Et il n’y a rien de plus remuant, rien de plus bouleversant que quelqu’un qui perd ses rêves d’enfant...


Récit à caractère autobiographique, Martin Eden livre ainsi un portrait saisissant de Jack London – écrivain américain de génie dont le destin m’a d’emblée fascinée.


Martin Eden, Jack london (Libretto)

 
 
 

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