top of page

Un bel extrait de... À l'ouest, rien de nouveau

  • Violette Perrin
  • 27 déc. 2016
  • 2 min de lecture

Alors qu'il est actuellement adapté pour la troisième fois au cinéma, il est bon de rappeler le succès de cet ouvrage pacifiste d'Erich Maria Remarque, sorti en 1929. Celui-ci dénonce l'horreur de la guerre au travers de la vision d'un jeune allemand, Paul Baümer. Encouragé par son professeur, celui-ci et toute sa classe se portent volontaires pour partir au front, mais rien de ce qu'on leur a appris ne les préparait à cela. Un ouvrage touchant, cynique, drôle parfois, qui reste un classique et qui surtout témoigne d'un devoir de mémoire.


« "Que penses-tu, en somme, de la triple action qu'il y a dans Guillaume Tell ? Se rappelle Kropp tout à coup, en même temps qu'il éclate de rire.

— Quels étaient les buts de Hainbund de Goettingue ? Demande aussi Müller, d'un ton devenu soudain très sévère.

— Combien d'enfants avait Charles le Téméraire ? Répliqué-je tranquillement.

— Dans la vie, vous serez un propre à rien, Bäumer, ricane Müller.

— Quand a eu lieu la bataille de Zama ? Demande Kropp.

— Il vous manque le sérieux requis, Kropp ; asseyez-vous : vous aurez un moins trois, dis-je en faisant un signe de la main.

— Quelles sont les fonctions que Lycurgue considérait les plus importantes pour l’État, murmure Müller , tout en ayant l'air d'assujettir un lorgnon.

— Faut-il dire : nous, Allemands, craignons Dieu et personne d'autre au monde, ou bien : nous, les Allemands... ? Réfléchissez, dis-je.

— Combien d'habitants a la ville de Melbourne ? Fait de nouveau Müller d'une voix susurrante.

— Comment voulez-vous assurer votre existence, si vous ignorez cela ? Demandé-je à Albert, d'un ton indigné.

— Qu'entend-on par cohésion ?" Fait maintenant celui-ci triomphalement.

Nous ne savons plus grand-chose de toute cette pacotille. Elle ne nous a non plus servi à rien. En revanche, personne, à l'école, ne nous a appris à allumer notre cigarette lorsqu’il pleut ou qu'il vente, à faire du feu avec du bois mouillé ; ou bien que les ventre est le meilleur endroit où enfoncer sa baïonnette, parce qu'elle ne s'y accroche pas, comme dans les côtes. [...]

Albert le dit très bien :

"La guerre a fait de nous des propres à rien."

Il a raison, nous ne faisons plus partie de la jeunesse. Nous ne voulons plus prendre d'assaut l'univers. Nous sommes des fuyards. Nous avions dix-huit ans et nous commencions à aimer le monde et l'existence ; voilà qu'il nous a fallu faire feu là-dessus. Le premier obus qui est tombé nous a frappés au cœur. Nous n'avons plus aucun goût pour l'effort, l'activité et le progrès. Nous n'y croyons plus : nous ne croyons qu'à la guerre. »


À l'ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque (Livre de Poche)

 
 
 

Comentarios


ou cliquer sur un livre pour accéder à l'article

L'Étranger
Pourquoi faut-il lire...
Explorons en profondeur...
Explorons en profondeur...
Un bel extrait de...
Pourquoi faut-il lire...
Un bel extrait de...
Un bel extrait de...
Cinq questions à...
Pourquoi faut-il lire...
Explorons en profondeur...
Cinq questions à...
Pourquoi faut-il lire...
Projecteur sur...
Quinze secondes sur...
Pourquoi faut-il lire...
Un bel extrait de...
Pourquoi faut-il lire...
Quinze secondes sur...
  • Grey Instagram Icon
  • Grey Facebook Icon
  • Grey Twitter Icon
  • Grey YouTube Icon
  • Grey Google+ Icon

Tous droits réservés © 2015-2016 lamaisondubourg.net

bottom of page