Pourquoi faut-il lire... Glacé

Publié en 2011, le premier roman de Bernard Minier a été largement salué par la presse. Thriller traduit dans une dizaine de langues, il a reçu le Prix du meilleur roman francophone au Festival polar de Cognac. Enquête mystérieuse aux histoires enchassées en plein coeur des Pyrénées, ce thriller, parfait pour l’hiver, vous glacera le sang. Un village quasiment vide, un asile, des meurtres... Je vous propose de découvrir l'histoire de façon un peu originale, à travers le journal fictif de deux des personnages. Ces quelques extraits sauront-ils attiser votre curiosité ?

Journal du Commandant Martin Servaz

Extrait 1. (…) Être ordonné de quitter mon enquête sur le meurtre d'un SDF parce qu'un cheval a été décapité et accroché en haut d'un des pic des Pyrénées juste parce qu'il appartenait à Eric Lombard, un riche homme d'affaires... Je vous jure, la police n'est plus ce que c'était ! En plein hiver, qui voudrait s'amuser à faire ça à une pauvre bête ? Et qui en aurait la force de toute façon ? Ca pèse une tonne ces bêtes là. Je pense que l'affaire va vite être réglée, ce doit clairement être l'un des patients du centre psychiatrique de haute sécurité Wargnier qui a fait ça. Je ne sais pas comment il a pu s'échapper, mais ce n'est pas quelqu'un sain d'esprit qui a réalisé cette horreur sans sens. (…)

Extrait 2. (…) Ma collègue Irène Ziegler est vraiment étrange. Mais pas aussi étrange que ce qui se passe dans ce village fantôme. L'institut m'assure que la sécurité est au maximum dans leur infrastructure : personne ne manque à l'appel, et aucune entrée ou sortie n'est autorisée. (…)

Extrait 3. (…) La neige s'épaissit, il semble y avoir de moins en moins de monde dans ce village, si c'est même possible. L'air des montagnes est censé nous rendre plus calmes, nous ouvrir les poumons. Pourtant ici, j'étouffe. (…)

Extrait 4. (…) D'abord un cheval décapité qui attire toute l'attention. Un asile totalement confiné. Puis pas un, mais deux meurtres. Pendu à un pont, l'autre à une télécabine. Complètement défigurés. Je crois que si on ne l'avait pas encore fait, on a dépassé la dimension de l'étrange lors de la découverte de l'ADN d'un patient qui ne peut s'échapper de là où il est sur les scènes de crime. Bon Dieu mais qu'est-ce qu'il se passe ici. Je dois le rencontrer. (…)

Journal de Diane Berg

Extrait 1. (…) Comme quoi, on arrive encore à trouver du travail en tant que psychologue ! J'ai vraiment hâte de découvrir ce petit village des Pyrénées. Je suppose qu'il sera bien vide en hiver, mais je ne devrait pas être trop dépaysée par le temps en tant que suisse. (…)

Extrait 2. (…) Je reviens sur ce que j'ai pu dire. Ici, ça n'a rien à voir avec la Suisse. La neige est plus glacée. Le vent plus perçant. Le froid plus mordant. Tout me paraît plus hostile, même les gens. Mes collègues. Surtout mes collègues. Je suis si oppressée, qu'est-ce qu'il m'arrive ? (…)

Extrait 3. (…) L'institut Wargnier est... je ne sais pas comment le décrire. Quelque chose ne tourne pas rond. Je crois bien que j'ai peur. Où est-ce de la folie ? Je ne sais plus quoi penser... (…)

Glacé, Bernard Minier (XO)

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