Un bel extrait de... Le Bazar des mauvais rêves
- Edgar Dubourg
- 17 oct. 2016
- 2 min de lecture

C'est son sens de la narration et du détail qui fait de Stephen King l'un des écrivains américains les plus importants de sa génération, capable, entre autres, de captiver son lecteur dès les premières lignes et de construire un personnage à part entière en deux ou trois paragraphes. Capable aussi de décrire l'horreur, l'un de ses genres de prédilection. Voilà un extrait de l'une de ses nouvelles qui le prouve :
« "Il y a quelqu’un là-dedans ?" Il transféra son téléphone portable dans sa main droite et saisit la portière du conducteur de la gauche dans l’intention de l’ouvrir plus grand pour pouvoir regarder sur la banquette arrière. " Vous êtes bles... "
Il eut à peine le temps d’enregistrer une puanteur infernale, puis une douleur exposa dans sa main gauche, si intense qu’elle lui sembla remonter en bondissant dans tout son corps, semant derrière elle une traînée de feu et emplissant d’une souffrance d’agonie tous les espaces vides en lui. Doug ne cria pas, ne put crier. Sa gorge s’était bloquée sous la soudaineté du choc. Il baissa les yeux et vit que la poignée de la portière s’était apparemment empalée dans la paume de sa main.
Ses doigts n’étaient presque plus visibles. Il apercevait juste des moignons en dessous des phalanges reliées au dos de sa main. Le reste, il ignorait comment, avait été avalée par la portière. Alors que Doug regardait, son annulaire se brisa. Son alliance se détacha et tomba en tintant sur la chaussée.
Il sentit quelque chose, oh mon Dieu, doux Jésus, quelque chose comme des dents. En train de mâcher. La voiture était en train de lui manger la main. »
Le Bazar des mauvais rêves, Stephen King (Albin Michel)
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