Un bel extrait de... Le monde de Charlie
- Edgar Dubourg
- 21 mars 2016
- 2 min de lecture

Un adolescent crie au monde sa rage de vivre et de se sentir invisible, il la crie et l'écrit, et cela donne un roman sensible, touchant, comme cet extrait qui montre la détresse de ce fameux Charlie, qui ne comprend pas sa douleur sans visage.
« Je sais que je l'ai bien cherché. Je sais que je mérite tout ça. Je serais prêt à faire n'importe quoi pour pas être comme ça et pour me réconcilier avec tout le monde. Et pour ne pas avoir à aller chez un psy qui m'explique ce que c'est que d'être « passif-agressif ». Et pour ne pas être obligé de prendre tous les cachets qu'il me donne et qui coûte trop cher à mon père. Et pour ne pas avoir à parler de mes mauvais souvenirs avec lui. Ou pour ne plus avoir la nostalgie des trucs affreux.
Tout ce que j'aimerais, c'est que Dieu ou mes parents ou Sam ou ma sœur ou n'importe qui d'autre me disent simplement pourquoi je suis pas raccord. Qu'ils m'expliquent ce qui tourne pas rond chez moi. Qu'on me dise juste comment être différent d'une façon qui soit logique. Comment faire partir tout ça. Le faire disparaître. Je sais que c'est pas une bonne idée : c'est mon problème à moi et je sais qu'avant d'aller mieux, les choses sont toujours pires (comme dit mon psy), mais là c'est trop de pire à supporter.
Au bout d'une semaine à plus parler à personne, j'ai fini par appeler Bob. Je sais que c'est pas une bonne idée, mais je ne savais pas quoi faire d'autre. Je lui ai demandé s'il avait pas un truc à me vendre. Il a dit qu'il lui restait un sachet de quelques grammes d'herbe. Alors j'ai pris une partie de l'argent que j'avais eu à Pâques et je l'ai acheté.
Depuis, j'ai fait que fumer.
Ton ami,
Charlie »
Le monde de Charlie, Stephen Chbosky (Sarbacane)
Komentáře