Un bel extrait de... Popa Singer

Une ode magnifique à Paris et à la vie, seul rempart contre l'ignominie. Vivre, très simplement, apparaît dans cet extrait comme la réponse à l'éternelle question du bonheur.

« Paris était généreux et confiant à nos portes contiguës. Paris devait bonifier le vin de nos jeunes années. Paris nous aida à étudier, à créer, à vivre intelligemment les malheurs de l’époque. Paris livra nos sens aux harmonies accrues qui nous poussaient à bosser, rire, chanter, skier, nager, lire, boire, baiser à ventre ébloui, avec l’espoir de faire un jour prospérer dans le monde la tendre idée de fraternité

après t’avoir accueilli le premier sur la terre étrangère, je suis encore à t’accueillir en cette douzième nativité que tu traduiras cette fois du sol natal qui fait à force d’homme, et nous donne la joie de vivre alléluia le temps passera les bras t’entoureront pour mieux participer aux tremblements de la vie, à l’angoisse humaine de vivre aux mystères et a la solitude de chacun – homme, femme, enfant. Maintenant, nous allons créer, vieillir, nous bonifier avec passion. De rudes luttes vont nous occuper. Il va falloir retrousser nos manches pour gagner la campagne de la belle amour humaine. Pour l’honneur et la satisfaction d’exister, chantons, buvons, rions à la terre insulaire retrouvée. »

Popa Singer, René Depestre (Zulma)

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