Pourquoi faut-il lire... L'âne et l'abeille
- Pascale Stéphany
- 12 janv. 2016
- 1 min de lecture

Dans L’âne et l’abeille, Gilles Lapouge s’est demandé pourquoi Francis Jammes avait réuni dans un quatrain un âne et une abeille :
« J’aime l’âne si doux
marchant le long des houx.
Il prend garde aux abeilles
et bouge ses oreilles. »
Alors Gilles Lapouge a comparé les labeurs de l’abeille avec la philosophie espiègle de l’âne. Il a jeté un œil dans les ruches et a cru repérer le lieu où les deux animaux affichent leur ressemblance. Ce lieu, c’est la sexualité : L’âne et l’abeille défie la loi fondamentale de la nature, qui est : « tu n’aimeras pas un individu d’une autre espèce que la tienne ». Mais ils désobéissent : l’âne aime la jument, et les abeilles les fleurs. Pareille révolte contre l’ordre des choses est sans exemple. L’âne engendre le mulet, tandis que l’abeille renouvelle le miracle de la vie en faisant l’amour avec les roses. Une très belle écriture, et une réflexion philosophique qui met en parallèle l’organisation de la société des hommes et celle des deux animaux ; la question que pose l’auteur, c’est celle de l’aliénation et de la liberté, toujours en mettant en relation l’âne avec l’abeille.
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